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GénéalogieJeanne PARENTON (1745-1807)

Jeanne PARENTON est née à Pionnat le 7 mars 1745 et est décédée, à 62 ans, le 19 septembre 1807.

Je fais un petit focus sur cette nièce de Pierre PARENTON, un de mes ancêtres,car elle a été au centre d'un petit événement le 29 septembre 1788 à peine un an avant la Révolution Française de 1789.

Elle est née sous le règne de Louis XV, a été accusée de vol sous celui de Louis XVI, a connu la période révolutionnaire et est décédée alors que Napoléon était empereur.

Jeanne est le troisième enfant de Sylvain et de Marie JOUANNEAU. Elle a 20 ans quand elle épouse Jean THEVENOT à Pionnat, avec lequel elle aura au moins une fille prénommée Marie née en 1783.

C'est le hasard qui m'a fait découvrir cette anecdote relatée dans un ouvrage consacré aux maçons de la Creuse.

La Creuse manque de ressources naturelles et de terres riches pour l'agriculture. De nombreuses familles vivent sur des petites exploitations agricoles qui ne leur permettent pas de subsister. Ainsi certains creusois doivent quitter leur terre natale pour servir de main-d'œuvre sur les grands chantiers de construction. Cet exode massif (on parle de 10000 à 20000 hommes qui quittaient régulièrement la Creuse au cours du XVIIIème siècle) s'est parfois accentué du fait des crises « économiques ».

Les céréales étaient la base de l'alimentation et la Creuse devait continuellement en importer car elle ne pouvait subvenir à ses besoins. La crise « frumentaire » (manque de froment) de 1788/1789 qui a touché la France a provoqué des épisodes violents en Creuse.

Ils ont éclaté après la récolte quand les marchands venaient chercher les grains chez les détenteurs de surplus, souvent représentants royaux, et les acheminer pour les vendre avec grand profit en dehors de la zone de production.

Le 29 septembre 1788, les femmes de Pionnat attaquent deux charrettes chargées de grains. Pour les assaillantes, il s'agissait de s'opposer au départ d'une partie des céréales produites localement et d'empêcher ainsi les prix de trop monter. Les prix prohibitifs les empêchant d'avoir de quoi survivre.

Voici ce qu'exprime Jeanne PARENTON, 47 ans lors de son interrogatoire. Elle est accusée d'avoir volé du seigle.
« Pour elle elle a pris un sac qu'elle emporte chez elle parce qu'elle n'avait pas pu en trouver au marché de Jarnage où elle avait été deux fois. Lui avons observé qu'il était inutile d'aller à Jarnage éloigné de plus d'une lieue pour chercher du bled pendant qu'elle en avoit au lieu de Ternes jusqu'à sa porte. A répondu que cela est vrai, mais que le Sr Perdrix - Notaire Royal et fermier au bourg de Pionnat -n'en voulait pas vendre septier par septier mais vingt ou trente septiers à la fois et qu'elle n'étoit pas en état de faire une si grosse emplette. »
Un septier (aussi appelé setier) était une unité de mesure et changeait selon les produits et les régions. Pour le blé ou le seigle, un septier représentait environ 156 litres.

Le livre ne dit pas ce qu'il advint de Jeanne, mais de nombreux incidents identiques émaillèrent cette fin d'année 1788…juste avant la Révolution.